Pages

mercredi 29 mai 2013

(Petit) exemple de proposition théâtrale

Ca commence par une bonne nouvelle.
L'email non lu qui ressort sur l'écran et dont le titre est prometteur : "projet juillet". L'expéditeur dudit email ne fait pas partie de mes amis...cela pourrait donc être une proposition professionnelle !
Ô Joie, Ô espoir, Ô jeunesse épanouie.
J'entame la lecture du message et mes espoirs se confirment "Bonjour Audrey, j'ai gardé tes coordonnées de comédienne, je vais monté un spectacle autour de...blablabla...je cherche une comédienne..blablabla".
D'abord bien sûr je souris, normal, fière de moi, "enfin ça bouge". J'essaie de ne pas penser à la faute d'orthographe et à la signature, Pat', qui commencent à me chatouiller les narines comme l'odeur de la tarte qui a bel et bien brûlé mais dont tu veux te convaincre que c'est "normal, c'est juste bien cuit". Je SENS que c'est louche. Je CRAINS le branquignole. Ma joie dure 3 secondes, la méfiance arrive très vite.
Les indices sont infimes mais nombreux, à part le nom et l'adresse email, il y a les doubles virgules entre chaque phrase, aucun retour à la ligne, pas une seule majuscule et 6 fautes d'orthographe sur 3 lignes.
Mais je ne peux pas faire ma difficile, je ne suis qu'une petite comédienne, tout est bon à prendre. Et je connais des gens très bien qui font des fautes d'orthographe et qui ne savent pas écrire un mail d'abord.
Ultime vérification, googliser le personnage.
Après avoir cherché "Pat" un certain temps sur internet, j'ai trouvé, comme je le craignais :
- un skyblog (comprenez un blog skyrock), très kitsch,
- des liens vers des pièces de théâtre qui ont été jouées mais on ne sait pas quand ni où ni vraiment de quoi il s'agissait,
- une photo d'un personnage peu ragoutant...

Malgré tout, je me suis décidée à composer ce fameux numéro de téléphone portable pour en parler de vive voix avec Pat...
Oh la bonne idée que voilà.
Ah mon grand regret, il répond, et commence un exercice très surprenant pour moi, où il s'agit d'être polie et surtout de ne pas rire tellement la situation est caricaturale.

A priori sympathique, le monsieur s'enflamme assez rapidement "déjà est-ce que vous connaissez ce théâtre hein ? parce que c'est associatif et expérimental, alors forcément vous ne seriez pas payée et il faut être vraiment très très motivée". Je bafouille : ah euh d'accord mais si le texte est vraiment intéressant cela peut être une opportunité.
- Vous connaissez Baudelaire ?
- Oui, un peu, je l'ai étudié j'aimais bien mais ça fait longtemps,
- Parce que l'idée c'est une sorte de lecture mise en scène qui raconte sa vie, et il faut vraiment être passionnée par le personnage, et je jouerai aussi, je suis aussi comédien, mais en tant que metteur en scène j'ai du caractère je vous préviens je m'emporte parfois,
- ah...
- Bref, comme je connais un peu le directeur du théâtre, il me laisse monter un spectacle. J'en ai monté un il n'y a pas longtemps mais on a du l'arrêter au bout de quelques dates, il n'y avait personne.
- ...aahh...
- il faut avoir bien conscience que souvent il n'y a pas grand monde dans ce lieu.
- ...ok... (qu'est-ce que tu veux que je te dise ?!!??)
- mais attention il faut être disponible en juillet et août, et comme ce sont des cycles de 4 mois ça peut durer jusqu'à décembre
-... (dans ma tête je fais le calcul et je trouve que ça fait long 4 mois de juillet à décembre)
- donc si vous partez un mois c'est pas la peine.
- ...(je peux raccrocher là ?)
- Vous avez quel âge ?
- Hmm ? (il me réveille) 28 ans.
- Et vous êtes jolie ?
- ( -_- ) euh oui normale quoi,
- Non je vous demande ça mais il faudrait voir ce qui se dégage de vous, parce qu'il est beaucoup question de la sensualité et du corps de la femme et je pense qu'il serait intéressant de montrer cet aspect dans la mise en scène,
- laisse-moi deviner
- Peut-être avec des scènes nues ou au moins seins nus,
- Ohh quelle surprise, je n'avais pas compris... ah.
- Mais je n'oblige personne bien sûr, je ne vous forcerai pas gnhihihi
- et tu trouves ça drôle ??!!
- Ecoutez, vu que je ne suis pas une fan absolue de l'auteur je vais réfléchir et ...
- Oui et parlez-en autour de vous, et envoyez-moi vos photos pour que...

La communication est coupée.

J'attends qu'il me rappelle en regardant mon téléphone de très loin, puis j'hésite à le rappeler. Mais mes bonnes manières bien ancrées (une saleté ça, pour se défaire de ses bonnes manières je vous raconte pas le chemin) m'obligent à terminer la conversation en bonne et due forme.
J'appelle, répondeur, la musique d'X-files retentit et déclenche un frisson d'horreur qui me parcourt tout le corps. Je ne laisse pas de message. J'hésite entre le rire et les larmes.
Ca va être long de devenir comédienne...très long...mais au moins je ne risque pas de m'ennuyer !

http://www.youtube.com/watch?v=OUIJrjGEj2I 

lundi 27 mai 2013

(Petit) conseil : 39 marches, au théâtre

c'est comme 39 marches au cinéma, mais en plus fun encore.

ALORS POURQUOI ? me direz-vous, oui pourquoi déroger à ma règle de parler pour ne rien dire de mes états d'âme et faire une critique théâtrale. Hein ? Eh bien d'abord parce que ce n'est pas une critique, mais bien un appel du coeur. Et na.
Ensuite, ce spectacle tourne depuis des années, mais je suis persuadée qu'il continuera à exister, sera repris, réinventé, bref que vous aurez l'occasion d'aller le voir.
Enfin, je ne peux pas rater l'opportunité de faire, par ce spectacle, le lien entre improvisation et théâtre, disons plus classique.

Au fait, c'est de cette pièce-là que je parle :

http://www.theatrelabruyere.com/spectacles/39_marches2.php
http://www.billetreduc.com/88709/evt.htm

Ne me demandez pas d'expliquer simplement l'histoire, je n'y arriverai pas. Je peux l'expliquer de façon compliquée en revanche ! 
Alors c'est l'histoire d'un homme, bourgeois anglais, à Londres. Enfin, au début il est à Londres et après il se retrouve mêlé à une histoire d'espions allemands, accusé de meurtre et je vous en passe. On part en écosse, il y a un train, des effets spéciaux, une histoire d'amour improbable et des amitiés étranges. 
Ce qui est fou dans cette pièce, c'est qu'ils sont 4 et pourtant il y a - d'après ce que j'ai lu, je n'ai pas compté personnellement - 150 personnages dans le spectacle. Je vous épargne la division, ça veut dire qu'ils font chacun 37,5 personnages. Ca c'est la performance qui épate. Hmmmm...Après réflexion, le personnage principal reste toujours le même -_- hmmmm... La performance est encore plus épatante ! 
A part ça il ya l'univers, les effets spéciaux et l'énergie incroyable qui nous fait voyager et terriblement rire pendant le spectacle. Pour vous qui connaissez un peu l'improvisation (ceux qui ne connaissent pas sont aimablement priés de venir me voir jouer un de ces 4 https://www.facebook.com/lacompagnieOnOff?fref=ts ou au moins d'aller voir le dernier spectacle de mon ancienne troupe adorée http://www.billetreduc.com/77981/evt.htm). Pardon, je n'ai pas l'habitude de faire de la pub et je me perds un peu dans mes structures de phrases. 
Pour VOUS qui connaissez l'impro, disais-je, vous aurez remarqué comment l'impro permet de créer des univers, des lieux, des ambiances, tout ça avec trois fois rien : les bouches des comédiens et du mime. Là c'est pareil, les effets sont simples et intelligents, bien trouvés, drôles aussi, et les meilleurs outils de l'impro ont été utilisés au service de la pièce. 
On voyage donc avec les acteurs, à toute vitesse, à travers l'Angleterre, le temps et l'univers d'Hitchcock.

J'hésite à vous parler de la seule petite réserve que j'ai...Bon, allez soyons honnêtes. Le seul défaut, selon moi, est malheureusement celui que l'on retrouve trop souvent en impro : à force de vouloir faire rire, Eric Metayer prend beaucoup de place, parfois trop par rapport à l'histoire. Eh oui, c'est le défaut de l'improvisateur qui veut briller et qui se laisse griser par les rires du public, au détriment de l'histoire que lui et ses camarades construisent. Mais là c'est du débat d'expert (si je puis me permettre).

Je n'en dirai pas plus, je vous laisse juger par vous-même, si vous aimez l'impro, vous allez aimer et renouer avec un théâtre plus habituel, si vous aimez le théâtre, cela devrait vous donner envie d'aller voir de l'impro. 
Si vous voulez en parler après, je suis là sur le blog, et là aussi tiens !

Allez, @ +

PS : vous avez été nombreux à réclamer la suite du dernier post, soit un tutorial pour mentir sur son cv. C'était une blague, je pensais que tout le monde savais faire, comme ce n'est pas le cas je vais vous aider bientôt, promis. Restez connectés !



jeudi 23 mai 2013

(Petit) Tuto' pour se lever le matin


Bonjour bonjour,
Constat simple ce matin : il est difficile de se lever quand on n'a aucune contrainte. Non, franchement. On croirait pas hein ? Quand on va au bureau, on se dit "là j'ai envie de rester couchée, mais si j'avais ma journée libre, je me lèverai d'un bond de cabri, je prendrai une douche revigorante, et je filerai découvrir le monde/prendrai un bon bouquin à lire dans un café/irai au ciné" etc...
Bon, en vrai ça se passe pas comme ça. On fait ça le premier jour, et au bout d'un certain temps on traiiiine. La douche arrive de plus en plus tard, le café du matin se transforme en 10 cafés du matin toutes les 15min (je vous laisse faire le calcul, combien de temps dure donc le petit déjeuner ?) et il ne semble pas vraiment indispensable de s'habiller.
Pour éviter de sombrer là-dedans, ou pour en sortir, il est important de suivre un certain nombre de règles. Vous pourrez ainsi redevenir un humain comme les autres, ou presque, parce qu'on est tous uniques et que finalement personne n'est vraiment un humain comme les autres.
Et voici mon secret, mon guide de vie que je respecte presque le plus souvent possible :
- Se lever, au pire, à la troisième sonnerie de "rappel" du réveil,
- Mettre un réveil au fait,
- Prendre une douche moins d'une heure après le lever, et l'accompagner d'une super chanson qui dépote et met la pêche,
- Chercher régulièrement une nouvelle chanson qui met la pêche parce que sinon on se lasse et ça ne marche plus,
- Sortir tous les jours acheter juste ce qu'il faut pour UN petit-déjeuner, comme ça on est plus ou moins obligé de sortir tous les jours ( pour le café c'est compliqué, il faudrait jeter tous les jours le café inutilisé ou consommer une boite de café par jour...déconseillé par les médecins)
- Sourire à au moins une personne dans la journée (si vous n'avez pas eu le courage de sortir, le pigeon sur votre balcon fera l'affaire),
- Faire des séries de 5 pompes, ça sert à rien mais ça fatigue pas trop et ça donne quand même bonne conscience ( ou 10 abdos)
- Se donner une chose pas sympa à faire dans la journée, la noter sur une liste au milieu de trucs un peu plus cool, et la rayer joyeusement en chantant "ça c'est fait lalalalalélélélé", la rayer une fois qu'elle a été faite bien sûr,
- Trouver une bonne raison de sortir de chez soi, et sortir même 10 minutes,
- Si vous vivez seul, chanter sous votre douche vous permettra de vérifier que vos cordes vocales fonctionnent,
- Un carré de chocolat par jour est conseillé, une tablette les jours de crise,
- Trouver une alternative à la bière ou au café, qui, certes permet de socialiser le soir venu, mais mènent droit à la bedaine et l'infarctus (ceux qui parviendront à le remplacer par menthe à l'eau et verveine seront bienheureux...ou dépressifs s'ils aiment vraiment la bière et le café et que ça leur coûte).

Et voilà mes petits conseils du jour.
Demain, tutoriel pour apprendre à mentir sur son cv !

jeudi 16 mai 2013

L'âge du comédien (petite égratignure à l'égo)

Aïe, ouïe, aouch....ça fait mal ouuuhlalalala ça fait mal.
Comme quand on se cogne l'orteil sur le bord de la table, tout pareil. Sur le coup le corps est traversé par un frisson de douleur, et en même temps on sait très bien que dans 1 minute ça sera passé.
Non je ne suis pas en train de raconter mes exploits du petit-déjeuner, mais bien la douleur insoupçonnée que peut engendrer parfois le métier de comédien.
Cette méchante pique - mais en est-ce vraiment une ?- je l'ai reçue il y a quelques jours en ouvrant mes mails.

Titre du mail : Tournage - Ma réaction : miam cool ça déchire

Premières lignes : blablablacourtmétrageblablablapenséàvousblablablaserencontrer - Ma réaction : trop bieeeeen ça déchiiiiire

Instant dramatique du mail : "pour jouer le rôle de la mère de famille"... Ma réaction : -_- 

J'avais oublié, j'avais complètement oublié que les jeunes comédiennes ont moins de 25 ans. Oui, à  28 ans je suis une "mère de famille" en puissance. 
Alors, passée la petite vexation du début, la question est : est-ce que c'est si grave ? Non, bien sûr que non. 
Dans la mesure où cela est un minimum réaliste (voire même si cela ne l'est pas), à mon humble avis les comédiens sont là pour interpréter tous les rôles, sans distinction. Nous devons pouvoir nous glisser dans la peau de n'importe qui et c'est ça justement qui est fun, avoir mille vies en une !! 


Enfin, hors philosophie de comptoir, je n'oublie quand même pas qu'une bande de gamins en école de cinéma considère que j'ai le profil et le physique d'une mère de famille, je laisse encore une fois de côté mon ressentiment pour me rappeler tous les préjugés, les images et les idées que j'avais à 20 ans. Et je dois admettre que j'aurais très certainement considéré à l'époque que le physique d'une fille de 28/30 ans est assez proche de celui d'une femme de 35/40 ans... 
Je n'ai pas 30 ans et ils m'obligent déjà à être indulgente vis à vis des jeunes, petits cons va.


NB : à partir du prochain post, tous mes titres seront au féminin, c'est comme ça, ça changera un peu.

Nécessité des (petites) vacances de l’artiste-chômeur, à Istanbul si possible tant qu’à faire



Je plaide coupable. Oui, c’est vrai. Je suis inscrite au chômage et pourtant je suis partie en vacances. Oh, pas longtemps, 10 jours, mais quand même je sais, c’est mal.
D’autant plus que je ne suis pas seulement au chômage, je ne cherche pas un vrai travail en plus. Je cherche du travail d’artiste.
Oui c’est bien ça, vous m’avez comprise, même quand je bosse je ne fais rien de productif et c’est encore trop pour moi il faut que je prenne des vacances. EH BIEN OUI ET CA FAIT DU BIEN !
Enfin, je veux dire : oui ça fait du bien mais non je ne vois pas ça de cette manière.

Je sais, je caricature, personne ne m’a accusée de rien mais quand même j’ai envie d’expliquer. Oui j’ai envie, alors je vais expliquer que vous le vouliez ou non, de toute façon je m’en fiche c’est moi qui décide, si vous êtes pas content vous connaissez la sortie (non pas par là, ça c’est un clic placard, là c’est le clic toilettes…la sortie c’est par  )
Par le fait de prendre des vacances d’abord, par le fait de les prendre à Istanbul ensuite, j’ai réalisé que non seulement la création et la liberté sont bien plus fatigantes et prenantes que je ne voulais l’admettre ; mais aussi que la création a besoin de vide.

De ce que j’ai vu jusqu’à présent, l’artiste est comme tout employé de bureau qui se respecte : débordé.
Alors bien sûr, hein, difficile de savoir qui l’est vraiment et qui fait semblant au point de s’en être convaincu. Car oui, c’est bien d’être débordé, c’est bien d’en faire beaucoup, d’en faire trop. Imaginez le manque de sexitude de quelqu’un qui « non, n’a rien de particulier à faire en ce moment, pas vraiment de projet et du temps pour lui »… OUI la société va le juger, c’est un GLANDEUR. Et ça c’est naze, même pour un artiste.
Alors tout le monde fait plein de trucs, ou a plein d’idées, ou cherche plein d’idées. Résultat, même s’il est difficile de montrer le résultat concret de ces journées de labeur créatrice, à la fin, on est crevé. Parce que chercher une idée, ça se fait aussi bien à 15h devant un ordinateur, qu’à 8h du matin sous la douche (hum…bon ok…9h) ou dans le métro, du lundi au dimanche.
Il est très très (j’insiste) très difficile de lâcher son envie d’avoir des idées géniales et sa culpabilité de ne pas en avoir. Et pour cela, il n’y a qu’un moyen : les vacances, assumées, éloignées si possible et accompagnée c’est encore mieux.
Au début ce n’est pas complètement agréable et la petite voix a du mal à se taire, cette petite voix qui dit que ce petit coin d’ombre serait parfait pour écrire, que cet après-midi inoccupé pourrait être mis à profit par un envoie de mails ou l’étude d’un scénario, que cette jupe ne permet pas d’avoir son petit carnet dans la poche et que c’est contre-productif (alors qu’en vrai je ne l’ai jamais à la main quand je devrais ce fameux petit carnet). Et puis bon…au bout d’un moment, elle s’endort avec les cigales et nous fout la paix.
Et bizarrement, c’est quand cette petite voix STRESSANTE s’est éteinte que l’envie revient ! L’envie d’écrire, de vivre, de rire, de jouer….pour le plaisir.

Et ce plaisir, où c’est que c’est que je l’ai retrouvé ? A Istanbul messieurs dames, tout simplement. Oooh je ne dis pas que je n’aurais pas pu le trouver ailleurs, mais voilà, Istanbul a quelque chose de spécial. Quelque chose de très agréable que j’ai connu il y a longtemps et que j’ai retrouvé parfois dans mes voyages, mais dont Paris est absolument dépourvue.
Je parle de la possibilité et du plaisir assumé de ne rien faire, au vu et au su de tous, dans la rue, d’être là, tout simplement.
La flânerie est un art qui s’est perdu et c’est bien dommage. Mais surtout, c’est un art difficile et qui n’est pas accessible à tout le monde.
Le vide, le silence, l'oisiveté.
On connaît tous quelqu’un qui ne supporte pas le silence, et c’est terrible. Ces personnes là nous empêchent de rêver entre deux phrases, de respirer en observant la rue, de savourer une pensée qui s’échappe. Il faut absolument qu’elles comblent un silence plein en parlant pour ne rien dire…

Bref, flâner dans Istanbul c’est cela, savourer un moment de vie dans la rue, ne rien faire avec plaisir. Et vu que tout le monde le fait, on en profite d’autant mieux !


C’est le souvenir que je garderai d’Istanbul. Sainte Sophie est incroyable, la mosquée bleue littéralement à couper le souffle, le palais de Topkapi et le souvenir des sultans qui régnaient sur Constantinople impressionnant.



Mais cette ambiance, cette ambiance, la simplicité et la gentillesse des turcs qui boivent du thé à toute heure en regardant leur ville, les petites tables où traine un backgammon, la musique, le chant du muezzin, les chats et les chiens qui se promènent sans que personne ne s’en inquiète et ne les dérange. Tout cela caressé par le vent iodé du Bosphore. A la croisée des continents et des cultures, la modernité a su se faire une place sans déranger les traditions et sans imposer sa vitesse. Seuls les touristes à Sultanahmet semblent courir.

© Diego FUNARO (je ne vais pas mentir, c'est juste pour illustrer ça n'a rien à voir avec Istanbul )

Je suis revenue reposée avec l’envie de faire, d’être dans l’action, mais je sais que quand l’inspiration manquera, plutôt que de la chercher, il faudra l’attendre en flânant, en lisant et en vivant.
Vive les 35 heures, vive la sieste au travail, vive le silence et vive l’inaction !

( De toute façon, on est toujours rattrapé par ses activités :
 oui c'est bien le Bourgeois Gentilhomme)